Si la physique classique a largement contribué à modeler nos conceptions et nos représentations de la réalité, la théorie de la relativité et la théorie quantique introduisent aujourd'hui des bouleversements décisifs qui sont en train de transformer jusqu'à notre mode de pensée. Avec L'idée du déterminisme, Alexandre Kojève propose la première analyse fouillée de ces mutations mentales que nous vivons chaque jour. Un travail philosophique sans équivalent qui, non seulement livre une subtile étude comparée des grands systèmes scientifiques, mais encore fournit les éléments d'une réflexion stimulante sur les remaniements de quelques-unes des notions clefs de la science contemporaine. Un texte majeur de l'un des grands philosophes français de ce siècle.
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Rimbaud, la fulgurance d'un destin hors du commun. Alain Borer est parti sur les traces du poète, explorant à son tour les lignes de fuite qui l'ont conduit en Abyssinie. Jusqu'aux lieux désormais consacrés de sa mythologie, Aden et Harar. Enquête érudite, récit de voyage, roman philosophique ou poème d'aujourd'hui, Un sieur Rimbaud rassemble les figures contrastées d'un personnage énigmatique et fascinant. La vie de Rimbaud comme une épopée.
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« Pour qui écrit-on ? » À cette question que Sartre pose, Jeannette Colombel répond ici par une « Lettre à Mathilde », sa petite-fille qui entre en terminale et qui, comme bien d'autres garçons et filles de sa génération, désire savoir qui est ce philosophe, cet homme de lettres, ce militant, dont l'influence a marqué toute la seconde moitié du XXe siècle. Lui-même, parlant des remous qu'il a suscités, ajoute : « Mes contemporains m'ont toujours haï, et puis finalement tout s'est arrangé parce que les jeunes avaient de bons rapports avec moi. » L'enfance de Sartre, ses rapports avec Simone de Beauvoir et avec les femmes en général, son oeuvre philosophique, son théâtre et ses romans, ses batailles d'idées, son engagement aux côtés des opprimés, sa réflexion sur la question juive... autant de thèmes traités en une succession de courts chapitres, qui constituent la meilleure des initiations à la connaissance de Jean-Paul Sartre.
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Aux confins du monde, entre Inde et Pakistan, le soulèvement d'un peuple à l'ombre des grandes puissances. « Les Indes rouges » sont le démontage lucide et rigoureux d'une insurrection de la liberté. Premier ouvrage de Bernard-Henri Lévy, introuvable depuis dix ans.
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Archives d'un procès : Klaus Barbie, ou le retour de la mémoire. Un exceptionnel document à verser aux dossiers de l'Histoire. Tout y est. Depuis le rapport de ce que furent le nazisme et l'Occupation en France, la chronologie des faits et des événements jusqu'au suivi du procès lui-même. Acteurs, témoins victimes : tous parlent, tous racontent, tous témoignent. Des textes de Serge Klarsfeld, Emmanuel Lévinas, Claude Lanzmann, Bernard-Henri Lévy, Léon Poliakow, Élie Wiesel, Marek Halter, Samuel Pisar, et de beaucoup d'autres hommes qui, à un titre ou à un autre, ont tous autorité pour intervenir.
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Après vingt ans de croissance mais aussi de perte des espoirs de la Libération, le mouvement de Mai mit en cause un type de société et de culture. Il ne fut pas seulement un mouvement de révolte et de rupture : il annonça l'entrée de la culture dans le champ politique et la fin de la séparation entre vie publique et vie privée. Mais cette signification centrale de son action fut en partie cachée par lui-même : alors qu'il ouvrait sur l'avenir, il recourut à des mots et à une idéologie hérités du passé. Il y a trente ans, comme aujourd'hui encore, s'opposent, parmi les contestataires de l'ordre établi, ceux qui en appellent à un État interventionniste ou révolutionnaire et ceux qui veulent reconstruire l'action politique sur un nouvel état des protestations sociales et des demandes culturelles. Mais le message de Mai peut être mieux compris aujourd'hui, au moment où nous sortons d'une longue période de refus de l'avenir pendant laquelle ne pouvaient s'opposer qu'un libéralisme brutal et la défense corporative d'intérêts acquis. Nous comprenons mieux l'importance d'un mouvement qui a modifié presque tous les aspects de notre vie collective.
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Décembre 2980. Dans les rues scintillantes de Plexipolis, Arnaud et son fidèle robot Louise s'émerveillent devant les magasins de jouets. De retour chez lui, le jeune garçon découvre sa petite soeur Sabine presque inerte dans son berceau. L'état du nourrisson est grave. Soudain une gigantesque panne d'électricité plonge la ville dans l'obscurité. Plus de chauffage, plus d'eau potable, plus de secours extérieurs possibles. Heureusement, une petite fille va aider Arnaud. Ensemble, parviendront-ils à sauver Sabine ?
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« Quand je pense, par derrière moi, à des journées de bonheur parfait, écrit Paul Morand, ce furent presque toujours des journées d'été ; autant dire qu'il y avait quelque bain là-dedans. » Et sous toutes les latitudes... Des plages portugaises de Cascaïs ou Nazaré aux touffeurs andalouses de La Rabida, des Baléares aux grottes marines de Tanger, de la Corse à la Calabre, sans oublier les côtes embaumées de Dalmatie ou de Grèce, ni les déferlements salubres de Brighton, la rectitude océane des landes françaises ou les rudes plaisirs de la mer du Nord « verte comme un bain d'hyposulfite » : voilà, par l'un de nos meilleurs prosateurs, une célébration sensuelle et passionnée de la mer et de ses vagues, « cette fierté abaissée par une autre ». Mais les bains de mer suggèrent également le temps des plaisirs passés. Ces plaisirs des princes ou des gueux vers lesquels Morand se tourne avec une mélancolie très érudite. Le prince de Galles à Brighton, lord Byron traversant l'Hellespont à la nage, Hugo méditatif devant les cyclones de Guernesey ou Maupassant filant vers les îles de Lérins sur le Bel-Ami... En écrivant ce texte étincellant de bonheur, une quinzaine d'années avant sa mort, Paul Morand, traverseur de vies et de paysages affirmait ne poursuivre qu'un but : « faire paraître à ses lecteurs le temps plus court, et plus clair l'ombreux appartement où ils ouvriront ce livre ».
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Le succès, paraît-il, ne fait pas toujours le bonheur. À trente ans, Erwan, brillant journaliste, sent que sa vie n'est qu'une parodie. Isabelle, sa femme, son métier qui lui semblait tout, peu à peu le quittent. Alors, quoi de meilleur pour faire le point sur soi-même qu'un voyage studieux... L'arrière-saison d'une station balnéaire anglaise réserve parfois des mystères. Brighton dans les bruines de septembre, avec ses palaces, ses parcs, ses kiosques mauresques, ses jetées qui se perdent dans la mer, vit encore au temps d'Oscar Wilde et de Queen Victoria. Brighton va devenir, pour Erwan, le lieu privilégié de grandes divagations. Au lieu de s'y retrouver, il s'y dédoublera. Ses aventures éphémères, ses amours interdites l'entraîneront bientôt au-delà de la réalité. Là où l'on joue sa vie pour un rêve. Après l'accident, il ne restera plus que le cri entêtant des mouettes...
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Voici enfin une initiation non conventionnelle à la musique, qui fera de vous un mélomane averti. Grâce à ce guide vous ne passerez plus pour un « péquenot » incapable de discuter des mérites comparés de Moussorgski, Ravel, Wagner ou Tchaïkovski, du Quintette pour clarinette de Mozart ou de son Concerto pour piano Koechel 466. Vous n'ignorerez plus rien de ce qu'il faut savoir sur les compositeurs, du Moyen Age à nos jours, sur les plus grands interprètes, les opéras les plus célèbres, les principaux festivals... En bref, cet abécédaire apporte avec humour (mais précision) toutes les réponses aux questions que le néophyte se pose et qu'il ne trouvera pas toujours dans les ouvrages spécialisés.
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Né en 1895 à Paris, fils du général Pierre des Vallières, Jean des Vallières sort de Saint-Cyr en 1914 dans la promotion des Gants blancs. Il commence la guerre dans la cavalerie mais, blessé, passe dans l'aviation et devient pilote dans une escadrille de chasse. Son avion est abattu au cours d'une mission. Prisonnier, il tente de s'évader à plusieurs reprises et est condamné par le conseil de guerre de Magdebourg à deux ans de travaux forcés : ce sera le thème de deux récits publiés après la guerre, Kavalier Scharnhorst et Spartakus-Parade. D'un long séjour au Maroc, il rapporte quatre romans sur la Légion étrangère. Son beau-frère, le colonel de Corta, y figure sous le nom de « colonel de Joyeuse ». Après avoir inspiré le film La Grande Illusion, il tourne lui-même plusieurs films d'après ses romans et de nombreux documentaires consacrés pour la plupart à la Provence. Mobilisé en 1939 dans un groupe de reconnaissance de cavalerie, il regagne le sud-est après l'armistice et est nommé sous-préfet d'Arles. Il remet à l'honneur le folklore et les coutumes provençales. C'est sur son initiative que la culture du riz sera entreprise en Camargue. Condamné à mort à la Libération, il passe sept ans d'exil en Suisse. Acquitté à l'unanimité du jury, il rentre en France et reprend son activité littéraire. Jean des Vallières est mort en 1970. Le lieutenant Vallerse est un de ces prisonniers de guerre intraitables qui non seulement tentent l'impossible pour se soustraire à la captivité mais sont résolus aussi, tant qu'ils sont sous les verrous, à rendre insupportable la vie de leurs geôliers allemands. Ceux-ci ripostent chaque fois plus durement et, à la fin, Vallerse et ses camarades sont condamnés aux travaux forcés puis enfermés au Justiz-Palast de Magdebourg. Peut-être n'en seraient-ils pas sortis vivants si un de leurs compagnons de misère, criminel de droit commun celui-là, ne leur avait signalé que le Polizeï Praesidium, dirigé par la police militaire, a un régime plus doux. Ils obtiennent leur transfert et retrouvent là-bas le commandant de Joyeuse, dont l'aplomb et l'entrain transforment comme par magie l'atmosphère de cet autre bagne. La victoire va-t-elle les libérer ? C'est la révolution qui arrive la première. Joyeuse et ses amis, sans hésiter, prennent leur revanche dans le sillage des spartakistes quand l'Armistice suspend tout. Il faut rentrer en France... Avec Spartakus -Parade s'achève la chronique commencée dans Kavalier Scharnhorst, épisode authentique de la guerre de 1914-1918 dont un des héros est Jean des Vallières lui-même sous le masque du lieutenant Vallerse.
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Lorsqu'elle arrive en Éthiopie pour une mission médicale et humanitaire, Monique Brossard-Le Grand découvre d'abord l'enfer. Celui de la violence et de la misère, de la fatalité et de la mort. Au jour le jour pourtant, elle lutte, elle soigne, elle regarde, et elle se laisse éblouir - par la finesse et le courage de son peuple d'accueil, la beauté des paysages, l'amitié des capucins et des franciscaines et surtout, par les pressions de mains échangées et les sourires reçus. Un matin, à la « clinique », on lui amène une petite fille qui pèse deux kilos et qui ne bouge même plus la tête. À la seconde où elle le voit, Monique se prend d'un amour fou pour ce bébé qui va mourir. C'est Zem Zem, et la véritable aventure qui commence. Loin du lieu commun humanitaire, le récit violent et tendre d'une femme qui ne se ment pas.
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Susan Kramer, belle Américaine, héritière d'une longue dynastie d'antiquaires, est une marchande avisée, experte en mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles. Un des amis de Susan, antiquaire comme elle, menant des amours et des affaires trépidantes, est assassiné. Bientôt, dans le même cercle de marchands d'art, suit une série de meurtres, de violences et de disparitions. Susan elle-même se sent menacée. Un séduisant agent du FBI prend la jeune femme sous sa protection. Son enquête le mène de New York à Rome, des faubourgs de La Nouvelle Orléans au boulevard Saint-Germain, dans l'univers parallèle du monde de l'art : fabrication de faux, recyclage d'un argent facile et trafics d'influence. Un thriller fascinant, où la brutalité des affaires contraste violemment avec la sophistication d'un monde vaniteux.
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Paris, juin 1943, Marie-Louise Giraud, accusée d'avoir pratiqué de nombreux avortements, est condamnée à mort par un tribunal d'exception. Deux mois plus tard, dans la cour de la prison de La Roquette, le couperet de la guillotine s'abat sur celle qui sera une des toutes dernières femmes exécutées en France. Au début de la guerre, à Cherbourg, cette mère de famille d'une quarantaine d'années commença à aider des voisines à se débarrasser d'un fardeau non désiré. Que ce soit en raison de la pauvreté du couple, de son illégitimité, d'une passade amoureuse et, plus tard, d'une liaison coupable avec l'occupant Francis Szpiner fait revivre avec beaucoup de réalisme cette connivence féminine, cette complicité informelle, ces manoeuvres misérables, cet univers dont les hommes sont, paradoxalement, totalement exclus. Au début, dans le cas de Marie-Louise. il ne sera pas question d'argent, seule la solidarité comptera Puis, petit à petit, les « services » se rétribueront et ce sera l'engrenage jusqu'au jour tragique où l'intervention provoquera un décès. La France de Pétain, celle de la Famille, ne lui pardonnera pas.
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Pour la première fois, un otage dit tout. Comme tout le monde, avant son enlèvement à Beyrouth, Roger Auque, 32 ans, journaliste à RTL, pensait que ça n'arrivait qu'aux autres. Jusqu'au jour où il est devenu captif à son tour. En tout, il est resté 319 jours dans l'univers souterrain des morts-vivants de la guerre du Liban. C'est le grand reportage détaillé de cette captivité, implacable, que Roger Auque nous livre ici. Depuis des années, on parle des otages. On en parle pour ne pas gommer leur sort de nos mémoires. Mais personne n'a jamais plongé dans leur longue nuit solitaire. Quatre ans en poste à Beyrouth lui ont permis de comprendre l'arabe et de s'adapter à la mentalité du pays. Ses reportages l'ont mené auprès de toutes les factions rivales. Mieux que quiconque, il est en mesure d'analyser son drame. Il arrive à localiser les endroits successifs de sa détention. Il sait entre les mains de qui il est tombé. Ses dialogues avec les gardiens nous font découvrir leur psychologie. On apprend aujourd'hui, grâce à ce témoignage, qui sont les ravisseurs de nos otages. Ce document exceptionnel nous entraîne dans le monde mystérieux de la barbarie moderne. À travers ce livre, vous allez partager son formidable combat pour survivre, ses révoltes et ses tentatives d'évasion.
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Quelques années ont passé depuis « Pause-Café »... Joëlle Mazart est aujourd'hui mère de famille - une famille qui a du mal à résister aux aléas de son métier envahissant. Celui d'assistante sociale. Avec un regard toujours indulgent sur l'adolescence et son intransigeance, Georges Coulonges dresse autant de portraits émouvants : Loïc qui cherche sa mère disparue, Cyrille qui fauche et qui se drogue, Betty qui aime Tito parti sans laisser d'adresse... Et Joëlle qui voudrait aider chacun davantage et mieux, mais qui ne s'aperçoit pas que, dans la bagarre, c'est son propre couple qui se désagrège et risque la rupture. « Pause-Café », « Pause Tendresse » est le temps de la maturité, des remises en question et des vraies réponses. Un merveilleux roman au style percutant où, envers et contre tout, l'humour reste toujours présent.
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Pourquoi le jeune Manfred von Stehmann, militant convaincu de la « pureté raciale », se rend-il à Paris, rue des Rosiers, haut lieu de recherches rabbiniques, et se lie-t-il d'amitié avec des religieux Loubavitch ? Le voilà qui se convertit, porte l'habit traditionnel et les Téfilines, se laisse pousser la barbe et se plonge dans l'étude des textes sacrés. En réalité, le jeune homme, petit-fils de dignitaire SS, prépare un attentat dont il espère des retombées internationales. Cynique, mégalomane, sûr de sa rigueur intellectuelle, il prend plaisir à manipuler son entourage et à monter, sous des identités multiples, un plan machiavélique. Ainsi prend-il contact avec une organisation terroriste, à qui il soumet son projet : faire exploser en plein vol un avion israélien. Pour preuve de sa crédibilité, les autres lui demandent d'assassiner de sang-froid un Juif. Il pourra alors mettre son plan à exécution. Sur fond de terrorisme international, « Orthodox Street » entraîne le lecteur dans un parcours haletant, de Paris à Bâle et Jérusalem. Le suspense, tendu jusqu'à la dernière minute, s'alimente de situations humoristiques, inattendues, parfois cocasses, créées par le contraste entre la communauté Loubavitch, pieuse et rigoriste, et le machiavélique héros, lucide, trop lucide. Un thriller très efficace et original, dans la lignée de ceux du Rabbin Harry Kemelman.
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J'ai longtemps hésité à raconter ce qui, dans ma vie, a été un drame, auquel furent mêlés étroitement Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. À dix-sept ans, j'ai éprouvé envers Simone de Beauvoir, qui fut mon professeur de philosophie, un attachement passionné. À cette passion s'est ajoutée quelques mois plus tard une liaison amoureuse avec Sartre : en 1939, nous formions un « trio », configuration sentimentale rare et hasardeuse, qui a été délibérément brisée d'abord par Sartre puis par le Castor en 1940. Cette double rupture, en un moment historique si lourd de menaces pour une Juive comme moi, m'a plongée dans une grave et persistante dépression. Telle fut la première cassure. Après la guerre, j'ai néanmoins repris des relations d'amitié avec le Castor. Pendant quarante ans, et jusqu'à sa mort, je l'ai rencontrée tous les mois. J'avais (encore) confiance en elle. C'est ce qui explique que la lecture des Lettres à Sartre et du Journal de guerre parus en 1990 m'ait fait à nouveau tant de mal. Ce fut la seconde cassure. Leur contenu m'a révélé sous un tout autre visage celle que j'avais aimée toute ma vie et qui m'avait constamment abusée. J'y lisais le dépit, la jalousie, la mesquinerie, l'hypocrisie, la vulgarité. C'est la raison principale qui m'a déterminée à écrire le récit de cette aventure à la fois banale et exceptionnelle. Que Sartre m'ait sacrifiée à sa quête perpétuelle et vaine de séduction pour m'abandonner ensuite sans vergogne, soit. Mais que Simone de Beauvoir serve de pourvoyeuse à son compagnon, est plus étonnant. Que dire d'un écrivain engagé comme elle dans la lutte pour la dignité de la femme et qui manipula et trompa, sa vie durant, une autre femme ? Ce livre n'assouvit aucune vengeance ; il prétend simplement mettre en lumière la vérité sur celle cachée sous le pseudonyme de Louise Védrine. Bianca Lamblin
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« J'ai toujours été optimiste. Sans doute parce que, privée de mon père dès l'âge de six ans, je reste convaincue que rien de plus vache ne pouvait m'arriver. Toujours est-il qu'un beau jour de 1958, j'ai embarqué vers l'Équateur et monté mon premier restaurant dans un ancien bordel à Quito. Mais planter ses racines à l'autre bout du monde n'est pas si facile ! Pourtant, si je n'avais participé à la conspiration du colonel Ramirez, je n'aurais jamais rencontré Juanito, mon Indien « coureur de rêves », ni accouché d'Arturo au milieu des stars d'Hollywood après un séjour dans un pénitencier en pleine jungle... » Reine des nuits de Caracas, entraîneur de boxe ou professeur d'espagnol de Nat King Cole, Louisa nous démontre qu'avec ses petits soleils, ses lunes noires ou ses pépins d'orange, la vie, entre coups de gueule, coups de blues et coups de folie, reste toujours une sacrée comédie. Obstinément gagnante, dotée de cette force de caractère et de cette curiosité de la vie qui lui permettront de rebondir quoi qu'il arrive, Louisa restera toujours fidèle à elle-même, avec juste un drôle de fou rire au fond de la gorge face à la vanité de l'existence quand elle en frôlera la tragédie. Mambo Mambo, ou les tribulations d'une « comtesse aux pieds nus » dans l'Amérique du Sud des sixties, est une histoire en partie véridique, un roman écrit avec une rage de vivre contagieuse.
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« ... Ma terre et mon sang, c'est mon fils Sinucello qui en héritera. Il lui faudra aller à Pise pour survivre... Par-delà ma chair qui sera pourriture, cet enfant est le messager que je laisse afin de porter la mort à qui me l'aura donnée et reprendre la terre de Cinarca. » Sinucello est un tout petit garçon quand son père prononce ces paroles, quelques heures avant d'être tué par des neveux jaloux de la beauté et de la richesse de ses domaines. Le destin s'annonce cruel pour Sinucello, comme il l'est pour cette Corse du XIIIe siècle, tiraillée entre Gênes et Pise. Mais il l'accomplira selon la volonté de son père. Avec l'aide de Pietro Maria, l'ami, l'aîné de quelques années. Parce qu'il est fort, patient, ardent et que brûle en lui l'amour de son sol natal. Dans l'honneur, il en deviendra le seigneur le plus puissant. La douce Angelica, l'ombrageux Arriguccio, la fière Fiora, le très rusé Rinieri, Rocco le berger, la sage Terama, tous nous transmettent l'appel de l'île, ce monde de passions et d'effervescences. Avec attention, Dominique et Nathalie Reznikoff se sont penchées sur les chroniques de l'époque, notamment sur celles du chanoine Della Grossa. Elles ont étudié les travaux des historiens modernes. Elles nous donnent aujourd'hui l'envoûtant roman de la Corse du Moyen Âge.
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Je pensais à ce qu'il avait prédit avec sa formidable misanthropie. « Tu pourras compter avec ceux qui arriveront avec des yeux bouffis et ceux qui auront pris le temps de s'arranger - surtout les femmes. Tu verras qu'elles auront pensé à s'habiller en noir. Qu'elles auront mis leurs plus beaux tailleurs, qu'elles seront impeccables, peignées, maquillées. Tu sais, celles qui, dans le tas, disaient m'aimer... Elles seront au bord du trou, et elles ne pourront pas s'empêcher de comparer. Laquelle est la plus jolie veuve... » Il avait ri, une sorte de rire de douleur qui était comme le claquement de la botte d'un militaire désabusé qui se croit encore obligé de saluer.
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Les meilleures histoires drôles de Carlos, ce sont des recettes choisies, préparées, mitonnées, cuisinées à feu doux, servies à point par le grand chef ès qualités, le maître toutes catégories de l'humour soft et hard, Carlos. Longues ou brèves, épicées ou moins fortes, d'hier et d'aujourd'hui, d'Afrique, de Corse, de Belgique, de France et d'ailleurs, ces recettes sont à servir à toute heure du jour ou de la nuit, en toutes circonstances, chez soi ou en ville, en petit ou en grand comité. Il est recommandé de les conserver toujours sur soi et de ne pas hésiter à les offrir aux amis et aux connaissances. Aucun effet secondaire nocif n'ayant jamais été relevé, aucune restriction n'est préconisée. L'auteur tient seulement à préciser que l'art de les préparer, qui est celui de bien les raconter, est fondamental. Développements, apartés, parenthèses, mises en scène, recours à la gestuelle et, bien sûr, imitations d'accents étrangers, sont aussi les ingrédients indispensables, dont Carlos sait mieux que quiconque agrémenter ses prestations.
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Mariés pendant vingt ans, puis divorcés, Marc et Hélène continuent de se battre côte à côte, comme deux amis, pour faire de La Réserve un luxueux hôtel. C'est l'oeuvre de leur vie et, pour Hélène, le moyen de rester près de Marc, dont elle est toujours follement amoureuse. À vingt-cinq ans, Isa, sur laquelle pèse un lourd secret, tente courageusement de refaire sa vie. À La Réserve, où elle trouve un emploi, sa beauté et son charme provoquent l'amour de Marc, mais aussi celui de son fils Christian... Le père et le fils sauront-ils préserver leur entente ? Entre l'amour et la raison, que choisira Isa ? Sera-t-elle de taille à lutter contre la jalousie d'Hélène, qui ne recule devant rien pour éloigner sa rivale ?
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Hélène est née. Ça ne fait pas de joyeux ramdam à la maison. Elles glissent, les femmes, comme des fauves. Et la grand-mère, Mamie, de son pas atterré. Elle se tapit, remâche le mot en silence. « Ça n'est pas possible », elle dit. Ma mère est rentrée de l'hôpital. Mais la petite soeur n'est pas encore là. Un midi, ma mère ramène Hélène. Aussitôt, on se presse en curieuses. C'est un chétif paquet blanc, mauve de tête. Et un petit souffle qui fatigue. Il pleut le crachin du diable, froid et aigrelet dans l'hiver. Ma mère porte son enfant au curé. La tenant très serrée. Plaintif paquet de secret. Pour qu'il la baptise vite vite avant que le souffle ne s'envole. Le curé lui met l'eau au front dans cette froidure d'hiver. Et l'enfant n'a pas un seul cri. Ma mère n'a plus de sourire.
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