"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."
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"C'est moi qui remplace la peste", s'écriait Caligula, l'empereur dément. Bientôt, la "peste brune" déferlait sur l'Europe dans un grand bruit de bottes. France déchirée aux coutures de Somme et de Loire, troupeaux de prisonniers, esclaves voués par millions aux barbelés et aux crématoires, La Peste éternise ces jours de ténèbres, cette "passion collective" d'une Europe en folie, détournée comme Oran de la mer et de sa mesure.
Sans doute la guerre accentue-t-elle la séparation, la maladie, l'insécurité. Mais ne sommes-nous pas toujours plus ou moins séparés, menacés, exilés, rongés comme le fruit par le ver ? Face aux souffrances comme à la mort, à l'ennui des recommencements, La Peste recense les conduites ; elle nous impose la vision d'un univers sans avenir ni finalité, un monde de la répétition et de l'étouffante monotonie, où le drame même cesse de paraître dramatique et s'imprègne d'humour macabre, où les hommes se définissent moins par leur démarche, leur langage et leur poids de chair que par leurs silences, leurs secrètes blessures, leurs ombres portées et leurs réactions aux défis de l'existence.
La Peste sera donc, au gré des interprétations, la "chronique de la résistance" ou un roman de la permanence, le prolongement de L'Étranger ou "un progrès" sur L'Étranger, le livre des "damnés" et des solitaires ou le manuel du relatif et de la solidarité - en tout cas, une oeuvre pudique et calculée qu'Albert Camus douta parfois de mener à bien, au cours de sept années de gestation, de maturation et de rédaction difficiles...
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En somme, je vais parler de ceux que j'aimais, écrit Albert Camus dans une note pour Le premier homme. Le projet de ce roman auquel il travaillait au moment de sa mort était ambitieux. Il avait dit un jour que les écrivains gardent l'espoir de retrouver les secrets d'un art universel qui, à force d'humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et dans leur durée.
Il avait jeté les bases de ce qui serait le récit de l'enfance de son premier homme. Cette rédaction initiale a un caractère autobiographique qui aurait sûrement disparu dans la version définitive du roman. Mais c'est justement ce côté autobiographique qui est précieux aujourd'hui.
Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée.
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"Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen."
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"En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d'ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai...
La haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre - et pour dire ainsi où est notre fidélité."
Albert Camus.
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Une nuit de novembre, à Paris, Jean-Baptiste Clamence, traversant un pont sur la Seine, entend le cri d'une femme qu'il vient de croiser. Celle-ci s'est jetée dans le fleuve et se noie. Il continue son chemin et ne fait rien pour la sauver. Mais comment continuer à vivre après? Le mur des certitudes d'une vie riche et brillante se lézarde. Jean-Baptiste Clamence sombre. Après maintes expériences pour tenter d'oublier cette funeste rencontre, ce cri déchirant, cette existence à jamais disparue, il se retire dans un bar à matelots d'Amsterdam où il devient juge-pénitent. François Berland est le lecteur de ce long et admirable monologue. Il est Jean-Baptiste Clamence, ancien avocat de renom qui se livre à une confession sous forme de prise de conscience. Une lecture sobre et poignante.
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Les bouleversements de la première moitié du vingtième siècle - révolutions et guerres meurtrières, génocides, cracks économiques sans précédents - ont profondément transformé les bases même de la pensée européenne.
Jusque là conquérante, positive, défrichant sans relâche ni lassitude les territoires de la pensée ou les derniers mystères du monde, elle se met à douter d'elle même et plus encore du sens même de l'existence.
Les philosophes interrogent et décrivent le sentiment de vide et d'absurde qui habite leurs contemporains , les existentialistes construisent leur pensée autour de ce "vide existentiel", les romanciers et les dramaturges construisent leur art autour de la ruine du personnage, de l'intrigue, du sens...
Dans ce nouvel espace de la pensée, Albert Camus possède une place particulière, le sentiment de l'absurde le mène à un renoncement exigeant et fier. Refusant les illusions de la logique et de la loi, abolissant tout faux espoir, il décrit un homme nouveau, qui prend pleinement conscience de son être et des ses limites , qui aime d'autant plus profondément la vie qu'il doit la quitter.
En amoureux du micro, (débats, reportages, lectures...) et doué pour la remise en cause, Jacques Pradel nous conduit avec sensibilité à travers les cheminements de la pensée exigeante d'Albert Camus. La chaleur de sa voix, la densité de sa lecture font de cet enregistrement le meilleur moyen de découvrir le monument de la philosophie contemporaine qu'est le "Mythe de Sisyphe".
Claude Colombini & Patrick Frémeaux
"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie."
Albert Camus
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"19 novembre 1957
Cher Monsieur Germain,
J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...)
Je vous embrasse, de toutes mes forces."
Albert Camus
Alors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui "rien de tout cela ne serait arrivé", toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.
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"Caligula : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.
Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ?
Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.
Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner.
Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !"
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'Dans les épaisseurs de la nuit sèche et froide, des milliers d'étoiles se formaient sans trêve et leurs glaçons étincelants, aussitôt détachés, commençaient de glisser insensiblement vers l'horizon. Janine ne pouvait s'arracher à la contemplation de ces feux à la dérive. Elle tournait avec eux, et le même cheminement immobile la réunissait peu à peu à son être le plus profond, où le froid et le désir maintenant se combattaient.' La Femme adultère.
Six nouvelles lues avec talent par six acteurs de la Comédie-Française.
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Quoi qu'il puisse arriver, Jonas, peintre au talent reconnu, croit en sa bonne étoile - jamais elle ne cessera de l'aider et de le guider. Pourtant la vie, ses proches, ses amis, ses disciples l'acculent peut à peu à la stérilité artistique...
Un ingénieur français, en mission au Brésil, est confronté aux superstitions et au mysticisme des indigènes. Mais l'amitié qu'il éprouve pour l'un d'entre eux aura raison de son scepticisme.
Deux magnifiques nouvelles à la fin mystérieuse et ambiguë par l'auteur de L'étranger.
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L'envers et l'endroit est le premier livre d'Albert Camus. Il paraît à Alger en 1937.
À la fin de sa vie, Camus verra dans cette oeuvre de jeunesse la source secrète qui a alimenté ou aurait dû alimenter tout ce qu'il a écrit. L'envers et l'endroit livre l'expérience, déjà riche, d'un garçon de vingt-deux ans : le quartier algérois de Belcourt et le misérable foyer familial dominé par une terrible grand-mère ; un voyage aux Baléares, et Prague, où le jeune homme se retrouve "la mort dans l'âme" ; et surtout, ce thème essentiel : "l'admirable silence d'une mère et l'effort d'un homme pour retrouver une justice ou un amour qui équilibre ce silence".
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Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes.
Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence.
Textes extraits de Noces suivi de L'été.
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« Je suis certain qu'on ne peut être heureux sans argent. Voilà tout. Je n'aime ni la facilité ni le romantisme. J'aime à me rendre compte. Eh bien, j'ai remarqué que chez certains êtres d'élite il y a une sorte de snobisme spirituel à croire que l'argent n'est pas nécessaire au bonheur. C'est bête, c'est faux, et dans une certaine mesure, c'est lâche. »
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En septembre 2002, Frémeaux & Associés et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel), en accord avec les Éditions Gallimard, mettent pour la première fois à la disposition du public le texte intégral de l'Étranger d'Albert Camus. C'est à l'initiative de Michel Polac que nous présentons aujourd'hui la pièce maîtresse de l'oeuvre théâtrale d'Albert Camus : Caligula, interprétée par son auteur. Nous remercions la succession d'Albert Camus de nous avoir autorisé à partager ce trésor de théâtre, qui fait revivre à l'auditeur d'aujourd'hui l'authenticité du texte, dans sa version intégrale.
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Ce volume réunit les trente-quatre textes connus des prises de parole publiques d'Albert Camus, s'achevant sur la transcription inédite de son allocution au dîner de L'Algérienne, le 13 novembre 1958 à Paris. D'une conférence à l'autre, l'écrivain diagnostique une "crise de l'homme", s'attache à redonner voix et dignité à ceux qui en ont été privés par un demi-siècle de bruit et de fureur. C'est bien de civilisation qu'il s'agit ici. Pour Albert Camus, il y a un métier d'homme, à la mesure de chaque individu, qui consiste à s'opposer au malheur du monde afin d'en diminuer la souffrance. Et l'écrivain ne saurait se soustraire ni à cette discipline, ni à cet honneur : "J'aime mieux les hommes engagés aux littératures engagées, écrivait Albert Camus dans ses Carnets. Du courage dans sa vie et du talent dans ses oeuvres, ce n'est déjà pas si mal."
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"On trouvera dans ce recueil un choix d'articles et de textes qui tous concernent l'Algérie. Ils s'échelonnent sur une période de vingt ans, depuis l'année 1939, où presque personne en France ne s'intéressait à ce pays, jusqu'à 1958, où tout le monde en parle. [...] Tels quels, ces textes résument la position d'un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d'oppression en Algérie. Mais, averti depuis longtemps des réalités algériennes, je ne puis non plus approuver une politique de démission qui abandonnerait le peuple arabe à une plus grande misère, arracherait de ses racines séculaires le peuple français d'Algérie et favoriserait seulement, sans profit pour personne, le nouvel impérialisme qui menace la liberté de la France et de l'Occident.
Une telle position ne satisfait personne, aujourd'hui, et je sais d'avance l'accueil qui lui sera fait des deux côtés."
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Dans la moins connue de ses pièces, Camus raconte l'apparition de la peste dans une ville maritime, mais les protagonistes ne ressemblent guère à ceux du roman. "Notre XXe siècle est le siècle de la peur", écrivait Camus en 1946. C'est le fil directeur de l'oeuvre. Qu'est-ce qui peut vaincre la peur, sinon l'amour ? C'est-à-dire, dans un contexte politique, la solidarité. Car la pièce est une allégorie de l'Occupation, de la dictature, des totalitarismes. Par là, elle n'a rien perdu de son actualité. Elle montre en effet comment une collectivité (et non un individu, comme dans Caligula) réagit face au malheur. Elle est écrite dans un style lyrique, qui chante l'amour, la solitude de l'homme face à son destin, la communion d'une cité.
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"Ce volume résume l'expérience d'un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays. [...]
Je crois avoir fait ainsi la part de mes injustices. On verra seulement que j'ai laissé parler en même temps une conviction qui, elle du moins, n'a pas varié. Et, pour finir, j'ai fait aussi la part de la fidélité et de l'espoir. C'est en ne refusant rien de ce qui a été pensé et vécu à cette époque, c'est en faisant l'aveu du doute et de la certitude, en consignant l'erreur qui, en politique, suit la conviction comme son ombre, que ce livre restera fidèle à une expérience qui fut celle de beaucoup de Français et d'Européens."
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Ce recueil se compose de quatre essais écrits en 1936 et 1937, publiés en 1950.
Noces à Tipasa évoque un 'jour de noces avec le monde'. Sur la plage de Tipasa, dans les odeurs sauvages de l'été d'Algérie, un jeune homme, fils d'une 'race née du soleil et de la mer', chante sa joie de vivre dans la beauté et son orgueil de pouvoir aimer sans mesure.
Le Vent à Djémila. Au crépuscule, dans le décor tragique d'une ville morte traversée par le vent, l'auteur exprime sa 'certitude consciente d'une mort sans espoir'. Mais l'horreur même de cette mort ne l'en distraira pas. Jusqu'au bout, il sera lucide.
L'Été à Alger est une description psychologique d'une ville sans passé qui ignore le sens du mot vertu, mais qui a sa morale et où les hommes trouvent 'pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté'.
Le Désert. Partant de la leçon des grands peintres toscans, l'auteur s'approche de cette 'double vérité du corps et de l'instant [...] qui doit nous enchanter mais périr à la fois'. Il découvre que l'accord qui unit un être à sa vie, dans un monde dont la beauté doit périr, est la 'double conscience de son désir de durée et son destin de mort'. Notre salut est sur la terre où le bonheur peut naître de l'absence d'espoir.
D'une voix suave et éloquente, Daniel Mesguich restitue le lyrisme vibrant d'un recueil de nouvelles qui célèbre une Algérie sublime, où l'homme et la nature communient.
L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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"Les textes rassemblés ici par Albert Camus - articles, préfaces, interviews et polémiques - intéressent la période 1948-1953. Ils sont classés sous trois rubriques : Justice et haine, Lettres sur la révolte, Création et liberté. Camus écrit dans son avant-propos :
... Ce livre ne propose ni une dogmatique, ni une morale en forme. Il affirme seulement, une fois de plus, qu'une morale est possible, et qu'elle coûte cher. Mais il me semble que ce pas, même mal assuré, suffit à nous faire sortir des négations obstinées et du conformisme.
... La création, toujours possible, devient alors plus que jamais nécessaire. Les contradictions de l'histoire et de l'art ne se résolvent pas dans une synthèse purement logique, mais dans une création vivante. Quand le travail de l'ouvrier comme celui de l'artiste aura conquis une chance de fécondité, alors seulement le nihilisme aura vécu, la renaissance prendra un sens.
... S'il est bon de défendre les valeurs créatrices, qu'elles s'incarnent dans le travail ou dans l'art, chacun de nous, à la place qui lui revient, doit s'efforcer encore de préciser leur contenu. On trouvera ici, avec la détermination de les défendre, la volonté au moins de les définir. C'est pourquoi, au terme de ce livre, j'ai cru pouvoir rappeler la place de l'art, au niveau de la réalité la plus humble, et lui donner, contre ses ennemis, des justifications qui ne fussent pas des privilèges."
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L'aventure et la bataille perdue d'Alger républicain sont un des épisodes déterminants de la formation d'Albert Camus. Fin 1938, il entre comme journaliste débutant dans ce quotidien créé pour être à Alger l'organe du Front populaire. Aux côtés de Pascal Pia, il y jouera bientôt un rôle déterminant, jusqu'au jour de janvier 1940 où Alger républicain, devenu Le Soir républicain, est définitivement suspendu par ordre du Gouvernement général.
Pendant un peu plus de deux ans, Camus aura lutté pour la survie de ce journal chaque jour menacé, pour l'émancipation politique et sociale, pour la justice, pour l'Espagne républicaine aussi, et enfin pour la "vraie" paix. À travers cette activité multiple se forme une éthique du journalisme qui sera plus tard celle du quotidien Combat.
Jacqueline Lévi-Valensi et André Abbou ont retrouvé, dans les collections d'Alger républicain et du Soir républicain l'ensemble des articles signés par Camus ou pouvant lui être attribués. Classés par thèmes, éclairés par des notes et des aperçus historiques, ce sont vraiment les "fragments d'un combat".
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Albert Camus revient au journalisme en mai 1955. Sa collaboration à L'Express dure jusqu'en février 1956. Ce cahier présente les trente-cinq éditoriaux qu'il rédigea alors. Ils offrent un triple intérêt : politique, littéraire et humain.
Camus traite principalement de la tragédie algérienne. Mais il parle aussi, au fil de l'actualité, du métier d'homme, de la guerre des gauches, des rapports entre les intellectuels et la politique, de la situation de l'artiste dans la société, de la liberté, du nucléaire, de la fin des idéologies, du fonctionnement du régime parlementaire, de la non-violence.
Il dénonce l'admission de l'Espagne franquiste aux Nations Unies, critique le développement du racisme français, réclame la transformation de la condition ouvrière, exprime sa tendresse pour le peuple grec, défend l'exercice des libertés individuelles et salue le génie exemplaire de Mozart.
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L'aventure et la bataille perdue d'Alger républicain sont un des épisodes déterminants de la formation d'Albert Camus. Fin 1938, il entre comme journaliste débutant dans ce quotidien créé pour être à Alger l'organe du Front populaire. Aux côtés de Pascal Pia, il y jouera bientôt un rôle déterminant, jusqu'au jour de janvier 1940 où Alger républicain, devenu Le Soir républicain, est définitivement suspendu par ordre du Gouvernement général.
Pendant un peu plus de deux ans, Camus aura lutté pour la survie de ce journal chaque jour menacé, pour l'émancipation politique et sociale, pour la justice, pour l'Espagne républicaine aussi, et enfin pour la 'vraie' paix. À travers cette activité multiple se forme une éthique du journalisme qui sera plus tard celle du quotidien Combat.
Jacqueline Lévi-Valensi et André Abbou ont retrouvé, dans les collections d'Alger républicain et du Soir républicain l'ensemble des articles signés par Camus ou pouvant lui être attribués. Classés par thèmes, éclairés par des notes et des aperçus historiques, ce sont vraiment les "fragments d'un combat".
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