Lorsque Betsy Canning, à trente-sept ans, constate que malgré sa richesse, sa confortable maison à Londres, sa maison de vacances au pays de Galles et ses trois beaux enfants, le bonheur lui échappe, elle en conclut que le problème vient de son mari et que le plus simple est de s'en séparer. Mais en 1936, la société anglaise est encore frileuse au sujet du divorce. À peine Betsy a-t-elle écrit à ses parents pour les préparer à cette idée que sa décision suscite l'ingérence de ses proches, et en particulier sa belle-mère. Voulant à tout prix sauver ce mariage et préserver les apparences, l'entourage d'Alec et de Betsy ne parvient qu'à déchirer le fragile tissu de la vie familiale et des désirs inavoués. La séparation n'en sera que plus amère, et le couple ne sera pas la seule victime de ce cataclysme où chacun, enfant comme adulte, ami ou simple connaissance, devra choisir son camp.
Aussi tranchés que soient leurs avis, et aussi diverses leurs façons de voir le monde, Margaret Kennedy laisse s'exprimer tous ses personnages dans ce roman d'une grande acuité, où les points de vue s'enchaînent et se répondent sans relâche.
À paraître
25 prêts - 3650 joursConnu pour ses polars concis et ses héros mutiques, Manchette aimait bavarder, et si, comme Guy Debord, il n'a jamais caché combien il seméfiait de la presse, il la lisait avec attention. En témoignent les vingt-huit entretiens qui composent ce recueil, animés d'un goût et d'un art de l'échange souvent teintés d'humour. Manchette ne se contente pas de répondre aux sollicitations de grands quotidiens ou d'une émission comme Apostrophes : il s'exprime aussi dans des revues plus confidentielles, où il se sent plus à son aise et nous offre certains secrets de fabrication de ses romans.
La présente édition rassemble des entretiens publiés entre 1973 et 1993. Les lecteurs de Manchette y retrouveront tout ce qui fait le charme de son oeuvre ; les autres découvriront une voix qui les étonnera par sa liberté de ton.
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C'est un chemin ample, et parfaitement cadencé, que William Cliff nous propose d'emprunter avec lui dans ce nouveau livre des origines. Avec le sonnet comme exigeante charpente formelle, il transporte page après page la simplicité puissante de son univers au rythme tranquille de sa langue limpide, rocailleuse et charnue.
Des destins commence par revenir sur son enfance dans la petite ville wallonne de Gembloux, brossant les portraits intimes, souvent caustiques, de quelques-uns de ses proches. Il y a sa marraine - « une femme despotique qui avait mal au foie et criait son malheur », son parrain - « mon oncle bien-aimé qui a cessé de respirer / et dont le corps est cadenassé dans un coffre bien fermé », et de sa bonne-Maman, lectrice de romans policiers et fumeuse de tabac égyptien. Chacun a nourri à sa façon le destin poétique de l'auteur. Puis, la généalogie familiale laisse place à l'évocation de premiers émois érotiques auprès des garçons du village et du pensionnat, bientôt entremêlées de récits amoureux de l'âge adulte. Portée par un allant méditatif et la grande souplesse du vers, une sagesse désabusée et amusée se glisse dans les interstices de sa poésie narrative, entre un hommage à Baudelaire et un autre à Walt Whitman. La conscience du temps qui file surgit dans la banalité de scènes quotidiennes - un retour de nuit arrosée, une méchante chute sur les pavés - tandis que le poète solitaire voit la vie et la mort se tenir main dans la main, partout, dans la texture étrange des rencontres et des choses.
Ainsi « la putrescence des oignons quand vient l'été / est nécessaire pour la floraison des fleurs / lesquelles fécondées donneront la jetée / des semences perdues au fond des profondeurs ».
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« La tour Eiffel scintille chaque nuit / je porte mes bottes de Tasmanie », écrit Guillaume Decourt dans ce détonnant recueil irrigué d'images ramenées du monde entier, telles des légendes. Après une enfance passée entre Israël, l'Allemagne, la Belgique et le Massif central, le poète a vécu à Mayotte, en Grèce, et même en Nouvelle-Calédonie. De ses voyages et de bien d'autres horizons réels ou inventés, il puise un matériau singulier, à la puissante force évocatoire, distillé dans les instantanés que sont ces soixante-dix dizains à la précision millimétrée.
Percutant et concret, chaque poème peut se lire comme une énigme et une micro-scène en forme de patchwork. La voix du poète pose sa douce et drôle mélancolie dans un kaléidoscope de paysages vivants et immémoriaux, peuplés de personnages charismatiques et d'oiseaux exotiques. Cheminant dans la sophistication décalée de cette géographie intérieure, on croise le fantôme d'une femme aimée, l'enfant qu'ils n'ont pas eu, des rêves d'héroïsme et de bravoure masculine dépassée par l'épreuve des années, un rien blasée. « Quelqu'un me manque, je ne sais pas qui » - « ce soir je suis presque heureux de ma vie », constate celui dont la rime et la rythmique penchent souvent du côté de l'espièglerie et de l'autodérision. Tant que subsistent quelque part « un ciel très bleu et des citrons très jaunes », l'écriture est avant tout, avec Guillaume Decourt, un art de la gaité.
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1727. Allongée sur son lit de mort, les yeux rivés sur les dorures qu'elle aperçoit au plafond à travers le baldaquin, la première impératrice de Russie crache du sang et sent ses forces l'abandonner. Guettant les battements de l'horloge qui la rapprochent de sa fin, elle se remémore la jeune fille qu'elle était et que rien ne prédestinait à prendre la tête d'un empire.
Orpheline issue d'une famille lituanienne appauvrie, recueillie par sa tante puis vendue comme servante à la famille d'un pasteur, elle est mariée de force à un homme d'infanterie suédois avant d'être faite prisonnière par l'armée russe lors de la grande guerre du Nord. Devenue la blanchisseuse du feld-maréchal Cheremetiev, c'est par l'entremise de l'élégant Alexandre Menchikov, dont elle tombe éperdument amoureuse, qu'elle accèdera à la cour tsar Pierre le Grand. Se dessine alors le triangle amoureux plein de tensions et de doutes qui la mènera jusqu'au trône.
Qualifiée par Voltaire de Cendrillon du XVIIIe> siècle, cette femme au destin fulgurant et à l'histoire méconnue est loin d'avoir vécu un conte de fées. Kristina Sabaliauskaite lui redonne vie à travers ce roman aux allures de tragédie grecque, qui fait aussi le portrait d'un tsar à la fois moderne et barbare, dont la sauvagerie n'a d'égal que la grandeur du pays qu'il entend réformer.
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L'effondrement des utopies et des totalitarismes, le bilan terrifiant des messianismes terrestres, le règne inhumain de la technique et du marché marquent-ils la fin de toute espérance? Non, répond Jacques Ellul dans ce livre prophétique qu'il considérait comme le plus crucial de ses écrits. Au contraire, sans l'espérance, l'évidence du Mal radical pousserait l'humanité au suicide, le quotidien deviendrait une machinerie intolérable, et notre condition tragique tournerait à une condamnation sans retour. Car seule l'espérance permet à l'homme de s'affranchir du mensonge, de s'arracher à ses déterminismes désespérants, de soulever l'histoire. Or, l'erreur fondamentale du XXe siècle aura été de vouloir la séculariser, d'en éradiquer la verticalité, d'ignorer que l'espérance ne trouve source et sens qu'en la transcendance. Généalogie critique du siècle écoulé, de ses rêves et de ses cauchemars, ce livre est d'abord un grand traité, vivant, de morale active, appelant au 'courage du réel'.
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'La Ville est par excellence le monde de l'homme, créée par lui pour lui, mesure de sa grandeur, expression de toute civilisation, mais en même temps elle est le témoin de la démesure humaine, oeuvre de l'avidité d'argent et d'ambition, dont les hommes deviennent esclaves.'
Ainsi s'exprime Jacques Ellul dans cet ouvrage qui a connu un succès considérable aux États-Unis.
À travers la Bible, l'auteur découvre une surréalité de la ville. À l'origine, elle est dressée contre Dieu. Caïn, condamné à l'errance éternelle, se fait bâtisseur avec toute sa postérité : il s'agit de créer le nouveau Paradis de l'absence de Dieu. C'est pourquoi toutes les villes sont maudites : Babel, Babylone, Ninive...
La cité qui était recherche de l'unité perdue, liée à la puissance et à la guerre, devient le lieu de la non-communication et cause sa propre perte... Mais au cours de l'histoire biblique, en Jérusalem, Dieu ratifie le projet humain de la ville. Jérusalem, sans cesse détruite et rebâtie, devient signe et prophétie de la Cité sainte. La dialectique de l'auteur culmine dans son interprétation à travers la destruction et l'anéantissement, du jardin à la ville...
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' J'aurais voulu être Alexander Trocchi. J'aurais voulu être aussi beau, aussi singulier, aussi talentueux que lui. J'aurais aimé moi aussi être un séducteur en série, un libertin sans entraves. Moi aussi, j'aurais été adulé par Patti Smith, William Burroughs, Allen Ginsberg, Jim Morrison, Leonard Cohen, John Lennon ou Eric Clapton. En Alexander Trocchi, j'ai cru voir mon envers solaire, mon frère de lumière, un modèle, un exemple à suivre. Il avait fait de sa vie une oeuvre d'art. Et puis, un jour, j'ai découvert qui il était vraiment. '
Proche de Debord, Alexander Trocchi (1925-1984), lettriste puis situationniste, a été éditeur à Paris, journaliste puis capitaine de chaland à New York, et serait peut-être devenu un grand écrivain s'il n'avait eu un talon d'Achille : l'héroïne, dont il était un fervent défenseur. Détesté par les bienpensants, poursuivi par la police, il a passé son temps à fuir les auto rités comme les responsabilités. Évoquant une époque bohème presque irréelle, Christophe Bourseiller réhabilite ce personnage déclassé, hors norme, ' dandy psychédélique ' pour les uns et ' Camus écossais ' pour les autres.
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Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.
Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme ?
À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
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' Les histoires qui composent ce livre ont été écrites au cours des cinq dernières années, autrement dit les cinq premières années de la vie de mon fils. Comme toujours, elles ont surgi devant moi tels le chat ou le passant qui croisent ma route, mais le fait est que je marche et écris depuis cinq ans en tenant la main d'un petit garçon qui entre et sort de ces histoires, court se cacher dans l'une d'entre elles et va parfois jusqu'à me chuchoter les siennes. Un fils qui m'oblige désormais à écrire en tant que père. '
Eduardo Halfon
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Le 1er juillet 1999, Dr Nina Simone a donné un concert exceptionnel au Meltdown Festival, dirigé cette année-là par Nick Cave. Après le spectacle, Warren Ellis, subjugué, s'est hissé sur scène, a décollé le chewing-gum resté sur le piano de Nina Simone et l'a embarqué dans la serviette de l'artiste qu'il a rangée dans un sac Tower Records.
Vingt ans plus tard, lorsque Nick Cave lui demande de participer à son exposition ' Stranger than Kindness ' à Copenhague, Warren Ellis a l'idée de sublimer, reproduire et détourner ce totem qui ne l'a pas quitté.
Ensemble, ils décident que le chewing-gum sera exposé dans une vitrine, telle une relique. Mais, craignant qu'il ne s'abîme ou se perde, Ellis en fait réaliser des moulages en argent et en or, déclenchant une série d'événements qui le ramènent au temps de son enfance et à son rapport aux objets trouvés.
Le Chewing-gum de Nina Simone explore les liens précieux qui peuvent se tisser à partir d'une chose aussi insignifiante. Il y est question de l'importance que l'on accorde aux objets, aux expériences, et de la spiritualité dont ils s'imprègnent. Warren Ellis y célèbre le procédé artistique, la transmission et la fidélité en amitié.
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Neuf années ont passé depuis le mariage de Polly, l'union de Clary et d'Archie et le divorce de Louise. Une nouvelle génération d'enfants a vu le jour, et quand la Duche s'éteint en juin 1956, elle emporte avec elle les derniers vestiges d'un monde révolu. Hugh et Edward, tous deux remariés, doivent faire face aux difficultés financières de l'entreprise familiale ; Louise, désormais mannequin, a une liaison avec un homme marié, tandis que Polly et Clary tentent de trouver un équilibre entre leur foyer et leurs ambitions personnelles. Libérée de ses obligations envers ses parents, Rachel peut se construire une vie à elle, mais la santé fragile de Sid est un nouvel obstacle à franchir. Ce tome est aussi celui des trois cousins, Teddy, Simon et Neville, qui à leur tour devront choisir leur voie.
Home Place, en dépit de ses tapis usés, de ses papiers peints défraîchis et de son toit fatigué, demeure un lieu de refuge et de souvenirs, de magie et de tendresse. Difficile pour les Cazalet d'imaginer que leur prochain Noël dans le Sussex sera peut-être le dernier...
La Fin d'une ère, écrit dix-huit ans après les quatre autres volumes - Elizabeth Jane Howard était alors âgée de quatre-vingt-dix ans -, signe la fin de la magistrale saga des Cazalet.
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' Le bonheur baigne le chat qui sait se tenir immobile. Mais le chat qui va devant lui, les pattes souples et les narines ouvertes, le bonheur se tient sur sa route. '
Parmi les ' livres de nature ' de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète.
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Pour les Irlandais, il est le "Big Fellow", l'homme qui a réussi à mettre en échec toutes les forces conjuguées d'un empire qui s'étend, au lendemain de la Première Guerre mondiale, jusqu'aux confins du globe. Pour les Anglais, qui ont mis sa tête à prix, Michael Collins est le stratège le plus diabolique d'une armée de l'ombre et de la nuit. Dublin est son royaume. Il y règne sans partage et sans peur. Sa ténacité a raison d'un régime colonial vieux de sept cents ans. Dans l'ultime et tragique affrontement entre frères ennemis, la guerre civile, Collins rencontrera à la fois la victoire et la mort, fusil au poing, au bord d'une route verdoyante de son comté natal.
Cette vie pleine de bruit et de fureur, de sang et de larmes, de rires et d'espoir, a été portée à l'écran par Neil Jordan, dont le film Michael Collins, avec Liam Neeson, avait obtenu le Lion d'Or au Festival de Venise en 1996.
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Lorsque Julian Ladd, en rentrant un soir de l'agence de pub où il travaille, découvre dans le journal l'avis de décès de Rye Adler, le passé refait lentement surface. L'appartement qu'ils partageaient à Philadelphie, les cours de photo qu'ils suivaient à l'atelier Brodsky, vingt ans plus tôt. Et surtout la belle Magda, leur condisciple, dont tous deux étaient tombés amoureux. Malgré leurs divergences, Julian admirait Rye, et s'est toujours efforcé de ne pas laisser la jalousie l'emporter : c'est d'ailleurs lui, Julian, qui a épousé Magda, et s'il a choisi par sécurité la voie du marketing, Rye était de son côté devenu photographe de stars, loin de ses idéaux de jeunesse et des reportages dans le tiers monde qui l'avaient rendu célèbre. Aujourd'hui divorcé, Julian se rendra seul à la cérémonie en l'honneur de Rye, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé...
Avec la photographie pour témoin d'une société changeante, Elizabeth Brundage construit un roman aux apparences trompeuses, brouillant chaque piste, amenant la tension à son comble.
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En juin 1940, comme des milliers de Français, une famille fuit son village d'Argonne. Quatre-vingts ans plus tard, tandis que l'auteur refait ce voyage jusqu'à un village de l'Aube où sa grand-mère fut tuée par le mitraillage d'un avion allemand, les souvenirs affluent. Son père, paysan et menuisier comme ses ancêtres enracinés au seuil de la grande forêt, sa mère qui divague, les voisins, les maisons, la guerre qui plusieurs fois en un siècle fit passer le fer et les flammes sur cette terre des confins de Champagne et de Lorraine.
Stéphane Émond, qui a quitté son pays et fait sa vie ailleurs, loin des outils du père, au milieu des livres, recueille l'histoire universelle des siens, tantôt sévère, tantôt riante, toujours laborieuse, et l'unit dans ce récit aux champs, aux arbres, aux rivières, à la terre où ils reposent.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Barbie travaille au salon Hair&Beauty d'Ogno, petite ville de la vallée du Pô perdue au milieu des champs et des usines, où elle est née et a grandi.
Quand Barbie regarde sa mère, elle lui en veut de baisser la tête et d'accepter sans rien dire le retour de son mari après deux ans d'absence. Quand Barbie regarde son père, elle voit un raté scotché devant les interviews du président de la Ligue du Nord. Quand Barbie traverse la nationale perchée sur ses talons, elle s'imagine assistante d'un présentateur télé, ou mariée à un footballeur. Quand Barbie regarde le photographe avec qui elle a couché, elle voit son ticket d'entrée dans le milieu de la mode. Et quand elle se regarde dans le miroir, elle se rappelle ses ambitions. Elle sait se mettre en valeur et saura obtenir des hommes qu'ils l'amènent là où elle veut arriver : loin d'Ogno. Tout ce qui lui manque, c'est de quoi se payer une belle paire de seins.
Alors, quand Barbie regarde le bidon d'essence qu'elle a entre les mains, elle ne voit pas le drame qui approche : elle voit s'ouvrir la porte de sortie.
Nadia Busato, s'emparant d'un fait divers aussi tragique que déroutant, dresse le portrait d'une jeune femme d'aujourd'hui, dont la vision du bonheur se situe à l'exact opposé de sa réalité.
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' On aurait dit que la nature avait organisé un gigantesque raout de bouteilles, auquel elle avait convié un étrange aréopage de plantes tempérées, tropicales et subtropicales. Les palmiers se penchaient paresseusement et les épineux s'enroulaient autour d'eux en une étreinte enivrée ; des fleurs élégantes voisinaient avec des cactées mal rasées et les palos borrachos pansus, tels des buveurs de bière, formaient avec le sol un angle inquiétant. Au milieu de cette ivresse florale, les tyrans, au plastron immaculé, s'affairaient comme des garçons de café. '
Publié en 1956, La Forêt ivre est l'un des premiers livres de Gerald Durrell, qui retrace le voyage du naturaliste-écrivain et de sa femme en Argentine puis dans la forêt du Chaco, au coeur du Paraguay. Après plusieurs mois à observer, capturer et soigner des espèces rares d'animaux, après les défaillances des compagnies aériennes, les nuées de moustiques et autres coups de bec assassins, une révolution les forcera à quitter le pays. Déconvenue qui n'enlève rien à l'aventure, rapportée avec tout le charme et la drôlerie dont Gerald Durrell continuera de faire preuve au fil de son oeuvre.
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Dans les années 1920, cinq jeunes vétérans de l'armée de l'air - Shepard Lambert, Bill Talbot, Johnny Swann, Cary Lockwood et Francis, dit le Washout - se retrouvent à Paris après l'Armistice, livrés à eux-mêmes. Incapables de reprendre leur souffle, ils semblent n'avoir qu'un but, celui de se noyer dans l'alcool. Ils rencontrent Nikki, jeune Américaine esseulée à Paris, et l'embarquent dans leur tournée spectaculaire des bars parisiens puis des cafés de Lisbonne et des corridas madrilènes.
Publié en feuilleton dans le magazine Liberty en 1930, sous le titre Single Lady, ce roman inspiré de l'existence de Saunders n'est pas sans rappeler Le soleil se lève aussi : les clins d'oeil à Hemingway y sont nombreux, et ne font qu'ajouter au charme et à la drôlerie d'une histoire pourtant tragique.
Adaptée au cinéma peu après sa parution, elle est devenue Le Dernier Vol, l'un des meilleurs films de l'époque sur la génération perdue.
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"Des personnages de bonne volonté, dont le courage s'accommode aimablement d'un peu d'absurdité charmante, ont promené leurs mains à travers des greniers de bibliothèques et des caves de journaux pour assembler une centaine de chroniques, élues parmi les quelque deux mille articles que je m'étais appliqué à égarer depuis quarante ans."
Une myriade d'amis, de sportifs, d'écrivains, d'artistes et de personnalités politiques se promène dans ces chroniques, écrites par Antoine Blondin entre 1943 et la fin des années 1980. Aux côtés de Paul Morand, Marcel Aymé ou Jean Giraudoux pédalent Jacques Anquetil et Louison Bobet, tandis que la Callas, "plus radieuse qu'une aube", chante Norma la Douce au Palais Garnier et que les académiciens Goncourt en prennent pour leur grade, "précédés par leur canne, leur ventre ou leur réputation".
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Éditrice dans une maison d'édition sur le point d'être rachetée, la narratrice de ce livre était au fond du trou le jour où elle a inventé Duchess Goldblatt. Récemment divorcée, elle devait apprendre à ne plus voir son fils qu'une semaine sur deux ; trouver une maison où vivre ; se rendre régulièrement chez son avocate et chez sa psychologue ; devait, aussi, se rendre à l'évidence : elle était seule. Amis et connaissances l'avaient délaissée, préférant se ranger dans le camp de son ex-mari, ou simplement s'épargner le cynisme de cette grande gueule, aussi dévastateur pour les autres que pour elle. C'était à se demander si elle n'avait pas fait exprès de s'entourer de gens dont elle aurait dû se douter, dès le début, qu'ils finiraient par la lâcher.
Toujours est-il qu'à ce moment de sa vie, la liberté de l'anonymat, l'univers encore inexploré des réseaux sociaux et l'envie d'échapper à une vie qui se délitait la pousse à se créer un avatar, celui d'une vieille dame de 81 ans, originaire de Klein, au Texas, et résidant à Crooked Path, dans l'État de New York, auteure de best-sellers parmi lesquels Quelques comptes à régler (des Mémoires familiales), Pas si je te tue en premier (une contemplation des relations mère-fille), ou encore Festoyer de la carcasse de mes ennemis : Une histoire d'amour. Avatar qui prendra bientôt le pas sur sa créatrice, semblant s'exprimer d'elle-même sur la Toile à travers de délicieux tweets pareils à des haïkus, et répondant avec une bonté nouvelle, une sagesse méconnue, aux messages de ses abonnés toujours plus nombreux.
Le cercle d'admirateurs - 55 000, quand même ! parmi lesquels le chanteur Lyle Lovett et nombre d'écrivains - qui s'est formé autour de Duchess depuis 10 ans, est en quelque sorte devenu celui de la narratrice, lui redonnant goût à la vie.
Leurs deux histoires se mêlent dans ce livre à l'humour décapant, qui célèbre à la fois le pouvoir des mots et la joie d'écrire.
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Où est Gabrielle ? C'est la question, d'abord innocente, que se posent ses quatre amis d'enfance. Léo et Lola, Yolande, Honoré et Gabrielle ont aujourd'hui une vingtaine d'années. À eux cinq, ils sont toute une génération. Ils ont vécu dès le plus jeune âge dans le même quartier, la même école, le même immeuble de la rue des Martyrs - séparés seulement par quelques volées de marches. Mais le jour de la projection du film d'Honoré, Gabrielle manque à l'appel.
Faut-il, pour la retrouver, remonter jusqu'à cette journée d'été où, vingt ans plus tôt, sa mère Gigi faisait la rencontre langoureuse de trois garçons, au bord d'une rivière ?
"La Nuit de Gigi est de tous les romans de Dominique Dussidour le plus dense, le plus fulgurant, il se déroule en un temps limité et serré, celui de la tragédie."
Extrait de la préface de Laurent Grisel.
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